Le Congo à la Croisée des Chemins entre Démocratie et Développement

Date: 2024-09-07
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Le Congo, un pays autrefois au sommet du leadership africain, se retrouve aujourd'hui confronté à une réalité amère : son développement est intrinsèquement lié à la solidification de sa démocratie et de ses institutions. Depuis son indépendance en 1960, la quête démocratique et le développement ont toujours été imbriqués, un choix inscrit dans l’ADN congolais. Mais cette quête, souvent marquée par des crises internes et des conflits, a causé un recul dramatique sur presque tous les plans. Aujourd’hui, des nations telles que l’Angola dominent la sous-région, un constat qui, pour beaucoup, devrait piquer au vif l’orgueil national.

 

Pour Jean Kambale, politologue et analyste des affaires africaines, le diagnostic est clair : « La défaillance démocratique de la RDC depuis l’indépendance est la véritable cause de notre retard. Notre incapacité à maintenir la stabilité politique et à respecter nos engagements internes, ce que j’appelle le Pacte Républicain, a empêché toute forme de développement durable. » Pour Kambale, la RDC ne peut pas espérer récupérer son statut de leader sans une transformation profonde et définitive de son approche politique.

 

Cependant, cette analyse n’est pas partagée par tous. Pour Sarah Lukusa, économiste et spécialiste du développement, l’équation démocratie-développement est une fausse piste. « Ce n’est pas une question de démocratie seulement. Beaucoup de pays, comme la Chine, ont prouvé que le développement peut être atteint sans passer par un modèle démocratique strict. Le Congo doit d'abord concentrer ses efforts sur des réformes économiques robustes et une gestion rigoureuse des ressources, plutôt que de se perdre dans des luttes politiques sans fin. » Lukusa souligne que le Congo a suffisamment de ressources pour se développer, mais il manque cruellement de discipline économique et de vision à long terme.

 

Entre ces deux positions, une réalité s'impose : le Congo perd du temps. La politique congolaise, souvent marquée par des tensions internes et des jeux de pouvoir égoïstes, continue de freiner le potentiel immense du pays. Les guerres intestines et les rivalités ont fini par miner le développement national et faire chuter la RDC au bas de l’échelle régionale. Ce déclin, autrefois impensable, est aujourd’hui le quotidien d’un pays qui ne parvient pas à transformer ses crises en opportunités de croissance.

 

Le véritable défi pour le Congo réside donc dans la réconciliation de son identité libre avec une gouvernance qui privilégie l'intérêt national au-delà des ambitions personnelles. La solution, selon plusieurs observateurs, est simple mais difficile à atteindre : respecter le Pacte Républicain, établir des institutions solides, et cesser d’être le champ d’expérimentation des puissances étrangères. Le Congo ne doit plus être un État failli, mais une nation capable de reprendre son rôle de leader en Afrique.

 

Le choix est crucial et urgent : persister dans les erreurs du passé ou bâtir un futur digne des aspirations de ses citoyens. Le Congo doit se réveiller et cesser d’être spectateur de la montée en puissance de ses voisins. Car pendant que Kinshasa tergiverse, Luanda avance. Le leadership ne se donne pas, il se prend. Pour le Congo, il est temps de faire ce choix avant qu’il ne soit trop tard.

 

Par Masumbuko Diazolana Juvénal

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