COMESA Le Grand Rêve de la Banque d’Investissement

Date: 2024-10-30
news-banner

Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, a échangé ce mardi 13 août à Lubumbashi avec la Fédération des entreprises du Congo (FEC). 

Ministère du Commerce extérieur.



La République démocratique du Congo, représentée par Julien Paluku, ministre du Commerce extérieur, a mis sur la table une proposition aussi ambitieuse que pragmatique : créer des banques d'investissement pour financer les infrastructures, l'énergie, et l’agriculture à l’échelle régionale. Le 17e forum d'affaires du COMESA, à Bujumbura, est à peine ouvert que déjà les débats s'enflamment autour de cette idée. Pour Paluku, il est grand temps que les 21 pays membres du COMESA coordonnent leurs efforts pour lancer des projets communs et même capturer la manne du crédit carbone. Mais est-ce que le COMESA, cet éternel chantier de promesses, est prêt pour un tel saut de foi ?

 

Les avis divergent bien entendu. Un économiste régional, sceptique comme il se doit, déclare : « Les banques d’investissement, c’est bien joli, mais qui va réellement financer ces fonds ? La RDC a de l’ambition, et c’est noble, mais comment parler de banques d’investissement quand l’économie locale reste tributaire de financements extérieurs ? Et puis, soyons honnêtes, créer des institutions régionales, c’est bien, encore faut-il que celles-ci fonctionnent sans sombrer dans la bureaucratie ou, pire, dans l'inefficacité. »

 

De l’autre côté, un analyste optimiste du COMESA voit dans cette initiative une lueur d’espoir pour la région : « Une banque d’investissement régionale permettrait de canaliser les ressources là où elles sont vraiment nécessaires et de développer des secteurs stratégiques de façon coordonnée. Nous avons vu trop de projets mourir faute de financement adéquat. C’est un moment historique où le COMESA peut enfin poser les bases d’un développement durable et solidaire. » Pour cet analyste, la RDC prend le leadership dont l’Afrique a besoin, un geste audacieux mais potentiellement transformateur.

 

Au fond, toute cette rhétorique nous laisse songeurs. Chaque année, le COMESA revient avec de nouveaux plans pour « accélérer l’intégration régionale » et renforcer l’agriculture et le secteur minier. Cette fois, le thème est à la « chaîne de valeur » pour des « domaines de l’agriculture résiliente au climat, de l'exploitation minière et du tourisme ». Le concept est certes novateur, mais au-delà des discours enflés et des déclarations flamboyantes, reste la réalité crue : une montagne de défis à gravir. Combien de ces projets verront-ils vraiment le jour ? Les banques d’investissement annoncées seront-elles la clé qui débloquera la prospérité régionale ou finiront-elles comme une autre promesse oubliée, rangée dans les tiroirs des forums passés ?


Par Ngolo Mohindo Graciousé

image

Leave Your Comments