Les tensions qui
secouaient le parti au pouvoir en RDC semblaient insurmontables, mais un visage
familier s’est imposé pour tenter de ramener le calme : Marthe Kasalu, mère
biologique de Félix Tshisekedi, n’a pas hésité à s’impliquer personnellement
pour apaiser les querelles internes qui menaçaient de fracturer davantage la
base du parti. Depuis plusieurs semaines, les divergences entre certaines
figures de l’UDPS avaient atteint un point critique, au risque de miner la
crédibilité du parti à l’approche des échéances électorales.
Marthe Kasalu,
figure respectée et symbole de l’héritage familial, a pris l’initiative de
réunir les protagonistes, notamment Bizibu Deo et Augustin Kabuya, dont les
désaccords alimentaient la discorde. Pour beaucoup, son intervention était une
tentative désespérée, mais elle a rapidement produit des résultats inattendus :
Bizibu Deo et Augustin Kabuya, longtemps en désaccord, ont fini par adopter un
langage commun lors de récentes discussions. Un signe que l’apaisement est
peut-être en marche, mais rien n’est encore gagné.
L’analyste
politique, Jacques Lukusa, voit dans cet apaisement un geste symbolique mais
insuffisant. « La présence de Marthe Kasalu est rassurante pour les membres du
parti, car elle incarne une figure d’unité et de respect. Mais sa médiation ne
peut résoudre à elle seule des divisions ancrées dans des luttes de pouvoir et
des querelles d’ego. Il faut des réformes structurelles et un dialogue sincère
entre les différentes factions pour espérer une vraie réconciliation, »
explique-t-il. Pour Lukusa, le problème va bien au-delà des interventions
ponctuelles, aussi symboliques soient-elles.
À l’opposé,
Fatou Ngeleka, spécialiste en communication politique, est plus optimiste. «
Marthe Kasalu, par sa stature, représente un élément fédérateur crucial. Sa
capacité à faire parler le même langage à Bizibu et Kabuya prouve que le
dialogue reste possible. C’est une victoire psychologique importante pour le
parti, car elle montre que, même au plus fort de la tempête, une figure
respectée peut encore rétablir un semblant de cohésion, » soutient Ngeleka.
Elle estime que le parti au pouvoir a besoin de ce genre de symboles pour
galvaniser sa base et redonner confiance à ses militants.
Cependant, il ne
suffit pas de réunir les protagonistes autour d’une table pour effacer des
années de rivalités et de luttes d’influence. Le problème de fond reste intact
: un parti miné par des divisions internes, où chacun semble défendre sa propre
vision de l’héritage politique de Félix Tshisekedi, plutôt que de se concentrer
sur les défis communs. Marthe Kasalu a peut-être réussi à calmer les tensions
de manière temporaire, mais les racines du conflit restent bien ancrées.
Le défi du parti
est donc double : se réconcilier en interne tout en restant crédible aux yeux
d’une population fatiguée par les querelles politiciennes. Pour l’instant,
l'intervention de Marthe Kasalu offre un bref répit, une opportunité de
repenser les dynamiques internes et de refonder le dialogue. Mais la route vers
une réelle unité est encore longue, et sans une volonté claire de
transformation, le risque de nouvelles fractures demeure élevé.
L’histoire
jugera si ce geste symbolique aura suffi à sauver le parti, ou si, comme tant
d’autres avant lui, il finira par s’effondrer sous le poids de ses propres
contradictions. Le temps presse, et chaque jour sans solution rapproche le
parti au pouvoir d’un point de non-retour.
Par
Masumbuko Diazolana Juvénal