Le Vice-Premier
ministre en charge de l'Intérieur et de la Sécurité, Shabani Lukoo, a lancé une
initiative d'envergure intitulée « Pour notre Sécurité, respectons tous la loi
et les règles », une campagne qui s'inscrit dans la volonté de rétablir l'ordre
et l'autorité de l'État en République Démocratique du Congo. Cette démarche,
impulsée par le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, vise à
sensibiliser la population à l'importance du respect des lois pour la sécurité
collective.
Cette campagne
survient dans un contexte où l'insécurité et le non-respect des règles
constituent des freins majeurs au développement du pays. Pour Shabani Lukoo,
l'initiative n'est pas qu'une simple sensibilisation, mais une action
nécessaire pour mettre fin au banditisme urbain, aux nuisances sonores, et aux
comportements inciviques qui minent la tranquillité publique. « Restaurer
l'autorité de l'État est la première étape pour garantir la sécurité de tous
les citoyens », déclare le ministre avec fermeté.
Cependant, cet
enthousiasme n’est pas partagé par tous. Pour l'analyste politique Thomas
Mukendi, cette campagne, bien que louable sur le papier, risque de n’être
qu’une nouvelle opération de communication sans impact réel sur le terrain. «
Nous avons vu plusieurs initiatives similaires lancées par le passé sans
résultats concrets. La véritable question est : l'État a-t-il les moyens
d’appliquer les lois et de faire respecter cette campagne ? Sans une
application rigoureuse des règles et des sanctions effectives, cette campagne
pourrait s'effondrer sous le poids de l'indifférence », critique Mukendi,
pointant du doigt l’absence de suivi et de volonté politique véritable.
À l’inverse,
Nathalie Kanku, experte en sécurité urbaine, voit cette campagne comme une
opportunité de redéfinir le contrat social en RDC. « Il est temps de
responsabiliser les citoyens et de renforcer la confiance envers les
institutions publiques. Pour que cette initiative fonctionne, il faut que
l’État s’engage dans un partenariat actif avec la population, en éduquant mais
aussi en sanctionnant sans favoritisme. Les Congolais doivent comprendre que le
respect des lois, aussi minimes soient-elles, est une condition essentielle
pour vivre ensemble en paix », soutient-elle, convaincue que l’engagement de chacun
est nécessaire pour un véritable changement.
L’initiative
vise à toucher chaque citoyen par des actions concrètes : ateliers, discussions
de proximité, et distribution de ressources éducatives. Elle se concentre
notamment sur la sécurité routière, un domaine crucial où l’incivisme est
fréquent. Chaque année, les accidents de la route causent des pertes humaines
évitables, et pour Shabani Lukoo, « chaque règle respectée est une vie sauvée
». Mais pour que cet appel résonne, il faudra bien plus qu’une simple campagne
: il faudra des actes et un suivi rigoureux.
Dans ce
contexte, l’avis du journaliste se dessine. Une telle campagne est certes
nécessaire, mais elle doit dépasser le stade des promesses. La RDC ne peut plus
se contenter de mots ; il faut des actions concrètes et un changement de
mentalité au sein de la population mais surtout des forces de l'ordre. Le
succès de cette campagne repose sur l’engagement sincère de tous les acteurs,
de l’État aux citoyens, en passant par les forces de sécurité. Une société
respectueuse des lois est la pierre angulaire d’une nation forte. Le respect de
ce « pacte républicain » que prône Shabani Lukoo est non seulement une
obligation légale, mais aussi un devoir moral pour bâtir un avenir sûr et
prospère.
L’enjeu est de
taille : réconcilier les Congolais avec leurs institutions, instaurer une
discipline sociale, et redonner à l’État sa pleine autorité. Cette campagne
doit être plus qu’un simple slogan ; elle doit devenir un mouvement de fond
pour transformer durablement la société congolaise. Car, en définitive, il ne
s’agit pas seulement de sécurité, mais de dignité et de responsabilité
partagée.
Par
Masumbuko Diazolana Juvénal