Six ans après
l’arrivée au pouvoir du Président Félix Tshisekedi, la promesse de
"déboulonner le système" reste suspendue entre espoir et désillusion.
Les Congolais, qui rêvaient de justice, de sécurité et de respect des droits de
l'homme, se demandent si ce système tant décrié a réellement été affaibli ou
s'il s’est, au contraire, renforcé sous un nouveau visage.
Pour l’analyste
politique Aimé Tshibanda, il y a eu un réel effort pour transformer le pays,
notamment par des réformes administratives et une lutte affichée contre la
corruption. "Nous avons vu des actions concrètes : des arrestations de
personnalités influentes, des discours forts sur la démocratie et des
tentatives de restaurer la dignité des institutions. Le changement ne se fait
pas du jour au lendemain, et le processus de déboulonnage est en cours malgré
les résistances internes."
Cependant, cette
vision optimiste est vivement contestée par Diane Lukusa, une militante des
droits humains, qui décrit un climat de répression accru. "Les
arrestations arbitraires, la censure des voix dissidentes, et les violences
policières rappellent tristement les pratiques des régimes précédents. Le
pouvoir semble avoir simplement changé de mains, mais pas de méthodes. Le
système n’a pas été déboulonné ; il a été réadapté pour servir de nouvelles ambitions
personnelles."
Les événements
récents parlent d’eux-mêmes : manifestations pacifiques dispersées avec
brutalité, journalistes intimidés, et opposants politiques emprisonnés. La
promesse d’une gouvernance transparente et respectueuse des droits semble
s’éloigner, plongeant le pays dans une spirale de méfiance et de désillusion.
Les discours sur le changement ne suffisent plus ; les Congolais exigent des
actions palpables et une rupture nette avec les abus du passé.
Les avis
divergent, mais une chose est claire : la patience des citoyens s’amenuise face
à des promesses non tenues. Le chemin vers un véritable changement reste semé
d’embûches, et le temps presse pour prouver que ces six années n’ont pas été
une autre déception politique. Le débat est plus que jamais ouvert, et la RDC,
à un tournant décisif, doit choisir entre persévérer dans les réformes ou
sombrer dans un statu quo destructeur.
Par
Mbongompasi Madiatanfumu Patrice