Dans
un développement récent, Emmanuel Adu Cole, président de la Fondation Bill
Clinton pour la Paix, a provoqué une vive polémique par ses commentaires sur
les événements à la prison centrale de Makala à Kinshasa, en République
Démocratique du Congo (RDC). Lors d'une interview accordée à Deutsche Welle
(DW), Cole a dénoncé ce qu’il a qualifié de « carnage » à la suite de la
tentative d’évasion de détenus de haute sécurité. Il a également appelé à une
enquête internationale pour faire toute la lumière sur cet incident.
Cependant,
ces déclarations sont en totale contradiction avec celles du Vice-Premier
Ministre et Ministre de l’Intérieur de la RDC, Shabani Lukoo, qui a qualifié
l’évasion de tentative ratée. Cette divergence soulève des questions cruciales
sur l’ingérence et le respect des affaires internes d’un État souverain.
Depuis
ses déclarations, Emmanuel Adu Cole n’a pas fourni de détails sur la
localisation des évadés ou des victimes présumées. Si la Fondation Bill Clinton
se permet de qualifier les événements de « carnage », il est légitime de
demander des précisions : où sont les détenus évadés, et où sont les corps des
victimes ? Son rôle dans cette affaire n'est pas clair, et ses affirmations
sans preuve ne font qu'ajouter à la confusion.
De
plus, il est essentiel de se demander si Cole, ou toute autre entité internationale,
a véritablement le mandat pour commenter ou interférer dans les affaires
internes de la RDC. Les autorités congolaises ont le droit de gérer leurs
propres crises sans interférence extérieure, et les organisations
internationales doivent respecter cette autonomie.
Les
questions soulevées par cette situation vont au-delà des simples commentaires.
Il est impératif de questionner le rôle de la Fondation Bill Clinton et son
implication dans les affaires pénitentiaires en RDC. Il semble que partout où
cette ONG est présente, des incidents graves tels que des tentatives d’évasion
se produisent. Ce phénomène récurrent mérite une attention particulière.
Nous
appelons donc à un audit complet de la Fondation Bill Clinton pour la Paix,
notamment de ses activités dans les prisons congolaises. Un tel audit pourrait
révéler des aspects cachés de leurs opérations et permettre de mieux comprendre
si leurs interventions contribuent réellement à la paix ou si elles exacerbent
les problèmes existants. Si des irrégularités sont découvertes, il pourrait
être nécessaire de réévaluer leur autorisation à intervenir dans les
établissements pénitentiaires congolais.
Le
Professeur Michel Kitoko Matete, expert en relations internationales, souligne
l’importance pour les ONG étrangères de respecter la souveraineté des pays
hôtes ainsi que leurs affaires intérieures. Selon lui, « dans le cadre des
relations internationales, les organisations non gouvernementales doivent agir
avec une sensibilité accrue envers les contextes locaux. Leur rôle est de
soutenir les initiatives locales sans tenter d’imposer des solutions
extérieures ou de critiquer les processus nationaux sans fondement solide.
Lorsque des ONG comme la Fondation Bill Clinton se permettent de faire des
déclarations controversées et d’appeler à des enquêtes internationales sans
preuves, elles enfreignent les principes de respect et de non-ingérence qui
sont fondamentaux dans les relations internationales. »
Le
Professeur Kitoko Matete ajoute que « la mission des ONG est d'apporter un
soutien technique et humanitaire tout en travaillant en étroite collaboration
avec les autorités locales. Intervenir de manière non coordonnée et critique
non seulement mine les efforts des autorités locales mais crée également des
tensions inutiles. Les ONG doivent naviguer avec prudence et toujours respecter
la souveraineté des États, en veillant à ce que leurs actions n’entraînent pas
des conséquences imprévues ou des atteintes à l’intégrité des systèmes locaux.
»
Professeur
Docteur Michel Kitoko Matete, Professeur en Droit Constitutionnel et expert en
Relations Internationales
La
République Démocratique du Congo doit rester maître de son destin et veiller à ce que les interventions étrangères, même bien
intentionnées, ne compromettent pas sa capacité à résoudre ses propres
problèmes. La situation actuelle souligne l’importance pour les organisations
internationales de respecter la souveraineté des États et de travailler en
harmonie avec les autorités locales. Il est crucial que la Fondation Bill
Clinton pour la Paix, ainsi que d’autres ONG, soient tenues responsables de
leurs actions et que leur impact soit évalué de manière rigoureuse pour éviter
toute ingérence nuisible à l’avenir.
Bomanza
Liwanza Chantal