Une Intervention Inadmissible : La Fondation Bill Clinton Outrepasse les Frontières Congolaises

Date: 2024-09-03
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Dans un développement récent, Emmanuel Adu Cole, président de la Fondation Bill Clinton pour la Paix, a provoqué une vive polémique par ses commentaires sur les événements à la prison centrale de Makala à Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC). Lors d'une interview accordée à Deutsche Welle (DW), Cole a dénoncé ce qu’il a qualifié de « carnage » à la suite de la tentative d’évasion de détenus de haute sécurité. Il a également appelé à une enquête internationale pour faire toute la lumière sur cet incident.

 

Cependant, ces déclarations sont en totale contradiction avec celles du Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur de la RDC, Shabani Lukoo, qui a qualifié l’évasion de tentative ratée. Cette divergence soulève des questions cruciales sur l’ingérence et le respect des affaires internes d’un État souverain.

  

Depuis ses déclarations, Emmanuel Adu Cole n’a pas fourni de détails sur la localisation des évadés ou des victimes présumées. Si la Fondation Bill Clinton se permet de qualifier les événements de « carnage », il est légitime de demander des précisions : où sont les détenus évadés, et où sont les corps des victimes ? Son rôle dans cette affaire n'est pas clair, et ses affirmations sans preuve ne font qu'ajouter à la confusion.

 

De plus, il est essentiel de se demander si Cole, ou toute autre entité internationale, a véritablement le mandat pour commenter ou interférer dans les affaires internes de la RDC. Les autorités congolaises ont le droit de gérer leurs propres crises sans interférence extérieure, et les organisations internationales doivent respecter cette autonomie.

  

Les questions soulevées par cette situation vont au-delà des simples commentaires. Il est impératif de questionner le rôle de la Fondation Bill Clinton et son implication dans les affaires pénitentiaires en RDC. Il semble que partout où cette ONG est présente, des incidents graves tels que des tentatives d’évasion se produisent. Ce phénomène récurrent mérite une attention particulière.

 

Nous appelons donc à un audit complet de la Fondation Bill Clinton pour la Paix, notamment de ses activités dans les prisons congolaises. Un tel audit pourrait révéler des aspects cachés de leurs opérations et permettre de mieux comprendre si leurs interventions contribuent réellement à la paix ou si elles exacerbent les problèmes existants. Si des irrégularités sont découvertes, il pourrait être nécessaire de réévaluer leur autorisation à intervenir dans les établissements pénitentiaires congolais.

 

Le Professeur Michel Kitoko Matete, expert en relations internationales, souligne l’importance pour les ONG étrangères de respecter la souveraineté des pays hôtes ainsi que leurs affaires intérieures. Selon lui, « dans le cadre des relations internationales, les organisations non gouvernementales doivent agir avec une sensibilité accrue envers les contextes locaux. Leur rôle est de soutenir les initiatives locales sans tenter d’imposer des solutions extérieures ou de critiquer les processus nationaux sans fondement solide. Lorsque des ONG comme la Fondation Bill Clinton se permettent de faire des déclarations controversées et d’appeler à des enquêtes internationales sans preuves, elles enfreignent les principes de respect et de non-ingérence qui sont fondamentaux dans les relations internationales. »

 

Le Professeur Kitoko Matete ajoute que « la mission des ONG est d'apporter un soutien technique et humanitaire tout en travaillant en étroite collaboration avec les autorités locales. Intervenir de manière non coordonnée et critique non seulement mine les efforts des autorités locales mais crée également des tensions inutiles. Les ONG doivent naviguer avec prudence et toujours respecter la souveraineté des États, en veillant à ce que leurs actions n’entraînent pas des conséquences imprévues ou des atteintes à l’intégrité des systèmes locaux. »



Professeur Docteur Michel Kitoko Matete, Professeur en Droit Constitutionnel et expert en Relations Internationales

La République Démocratique du Congo doit rester maître de son destin et veiller à  ce que les interventions étrangères, même bien intentionnées, ne compromettent pas sa capacité à résoudre ses propres problèmes. La situation actuelle souligne l’importance pour les organisations internationales de respecter la souveraineté des États et de travailler en harmonie avec les autorités locales. Il est crucial que la Fondation Bill Clinton pour la Paix, ainsi que d’autres ONG, soient tenues responsables de leurs actions et que leur impact soit évalué de manière rigoureuse pour éviter toute ingérence nuisible à l’avenir.


Bomanza Liwanza Chantal

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