Le climat détruit tout au Cameroun mais que fait le gouvernement ?

Date: 2024-10-30
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Il pleut des cordes sur le Cameroun, mais c’est l’agriculture qui se noie. Les récentes alertes de l’Observatoire national sur les changements climatiques (Onacc) sont claires : la production agricole du pays est en danger, que ce soit pour l’agriculture vivrière ou les cultures d’exportation. Cacao, palmier à huile, banane, hévéa : rien ne semble échapper aux caprices du climat. Une pluie trop forte, un vent violent et voilà que les bananeraies, palmeraies et cacaoyères se transforment en marécages de désastre. Et, comme d’habitude, le gouvernement observe en silence, sans plans d'action clairs ni solutions concrètes.

 

Certains experts ne croient cependant pas qu’il s’agit là d’un accident de parcours, mais d’un symptôme d’une agriculture mal préparée. “Ce n’est pas une question de climat, mais de gestion”, argue l’un d’eux. Selon lui, les inondations et la pourriture des récoltes sont avant tout le fruit de pratiques agricoles dépassées et d’une gestion étatique qui laisse à désirer. “Les agriculteurs ne sont pas formés, les infrastructures sont inexistantes et les autorités, comme toujours, se contentent de regarder”, ajoute-t-il avec une dose de cynisme. C'est bien beau de pleurer sur la pluie, mais l’incapacité à anticiper ces événements est une faillite de plus pour un gouvernement déjà en retard sur tout.

 

Pour un autre expert, la situation est bien plus grave et mérite une réévaluation immédiate de la politique agricole du pays. “Les changements climatiques sont réels et la situation est catastrophique pour le Cameroun”, affirme-t-il, plus alarmiste. Selon lui, les prévisions de l'Onacc ne font que confirmer ce qu’il redoutait : l’impact des changements climatiques sur la production agricole. “Les plantations sont mal protégées et les zones les plus exposées, comme le grand Sud, sont les premières à être affectées. Il faut investir massivement dans des solutions durables et des techniques d’adaptation climatique”. Mais bien sûr, investir dans le futur semble toujours moins urgent que de remplir les poches des quelques privilégiés au pouvoir.


Et que fait le Cameroun face à cette menace ? L'Onacc recommande aux agriculteurs de suivre son calendrier agricole, mais qui peut réellement croire que des conseils théoriques et des plans bureaucratiques suffiront à résoudre une crise climatique qui frappe déjà à la porte ? L'État camerounais semble plus préoccupé par ses discussions sans fin autour des projets énergétiques que par l’avenir agricole du pays.


Le paradoxe ? Alors que les autorités se vantent de vouloir moderniser l’agriculture, les conditions climatiques qui dévastent les récoltes sont ignorées dans les discours politiques. Pour le moment, les réponses du gouvernement ressemblent plus à des solutions temporaires qu'à une prise en charge réelle des défis climatiques. Des milliards sont promis pour des projets énergétiques, mais rien ou presque n'est alloué à l'adaptation climatique qui, pourtant, pourrait sauver l’agriculture du pays d’une mort lente. Le climat est devenu l’ennemi numéro un de l’agriculture camerounaise, mais au lieu de l’affronter avec des solutions concrètes, on continue de l’ignorer, dans l’espoir que la pluie finira par cesser.

 

Par Bendele Limbondo Doukoure


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