Alors
que le prix d’un kilogramme d'écorces de quinquina enregistre une hausse de
0,65 %, les Congolais continuent de se demander si cela a vraiment un impact
sur leur quotidien. Le quinquina, une plante dont l'écorce est utilisée pour
fabriquer de la quinine – ce remède antipaludéen – semble être la star des
marchés internationaux cette semaine. Oui, vous avez bien lu, le quinquina fait
sa petite ascension, atteignant 1,56 USD, contre 1,55 USD. Ce n’est pas une
révolution, mais c'est suffisant pour attirer les regards du monde entier,
n’est-ce pas ?
**Cependant,
pas tout le monde partage cet enthousiasme**. Un expert, qui préfère rester
anonyme pour des raisons évidentes, se montre perplexe face à la hausse, même
si elle semble infime. "La production de quinquina est si marginale en RDC
qu’une hausse de 0,65 % sur un produit qui n'est même pas sur la table du
Congolais moyen n’a aucun impact réel", lance-t-il d’un ton acerbe. Il
s’inquiète également de l’exploitation des ressources naturelles du pays, rappelant
que les profits de cette hausse iront probablement se perdre dans les poches de
quelques investisseurs étrangers plutôt que d’être redistribués pour le
bien-être de la population. Bien sûr, la quinine est précieuse, mais la
question est de savoir qui profite réellement de cette augmentation. "On
parle ici de l'exploitation d'un produit sur lequel l'État n’a pas encore
réussi à capitaliser", poursuit-il. "L’augmentation n’est que
symbolique et ne fait que masquer le vrai problème de l’inefficacité gouvernementale."
**Mais
un autre expert voit les choses sous un autre angle**. Selon lui, cette hausse
n’est pas insignifiante, même si elle semble petite au premier abord.
"Cela montre que la demande pour ce produit augmente, ce qui pourrait être
un signe de la diversification des marchés africains dans le secteur des
produits pharmaceutiques", explique-t-il. Pour lui, ce n’est qu’une
question de temps avant que la RDC ne tire un réel bénéfice de cette tendance.
"La RDC dispose des ressources nécessaires pour dominer ce marché si elle
met en place les infrastructures appropriées. Les hausses, aussi petites
soient-elles, peuvent être le début d’une grande opportunité pour le
pays." Mais une fois encore, le problème reste : l’État congolais est-il
capable de saisir cette chance, ou bien allons-nous assister à un énième échec
retentissant ?
Et
là, vous vous dites sûrement : "Tout cela est bien joli, mais qu’est-ce
que ça change pour le Congolais de base ?" À ce jour, il est difficile de
croire que cette hausse du prix du quinquina se traduira par des bénéfices
tangibles pour la population congolaise. La réalité est que ce produit reste
une denrée relativement marginale, même avec l’augmentation des prix. La vraie
question est : pourquoi le Congo ne peut-il pas exploiter de manière durable et
rentable ses ressources naturelles pour en faire profiter sa population au lieu
de laisser tout cela filer vers des marchés internationaux ? La hausse de 0,65
% n’est-elle qu’un mirage pour camoufler l’absence d’une véritable stratégie
nationale de valorisation de ses ressources ?
Quand
on y pense, cette histoire de quinquina ressemble plus à un mauvais film qu’à
une vraie victoire économique pour le pays. Peut-être que l’État ferait mieux
de se concentrer sur des produits plus essentiels, comme la nourriture ou
l’électricité, plutôt que de compter sur des augmentations de prix à peine
significatives sur des écorces. Car au final, même avec des hausses, que
reste-t-il pour les Congolais ? Pas grand-chose, si ce n’est une poignée de
spéculateurs étrangers qui se frottent les mains.
Par Molongi Nzoto Libumutulu