Le quinquina en hausse mais qui en a vraiment besoin en RDC ?

Date: 2024-10-30
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Alors que le prix d’un kilogramme d'écorces de quinquina enregistre une hausse de 0,65 %, les Congolais continuent de se demander si cela a vraiment un impact sur leur quotidien. Le quinquina, une plante dont l'écorce est utilisée pour fabriquer de la quinine – ce remède antipaludéen – semble être la star des marchés internationaux cette semaine. Oui, vous avez bien lu, le quinquina fait sa petite ascension, atteignant 1,56 USD, contre 1,55 USD. Ce n’est pas une révolution, mais c'est suffisant pour attirer les regards du monde entier, n’est-ce pas ?

 

**Cependant, pas tout le monde partage cet enthousiasme**. Un expert, qui préfère rester anonyme pour des raisons évidentes, se montre perplexe face à la hausse, même si elle semble infime. "La production de quinquina est si marginale en RDC qu’une hausse de 0,65 % sur un produit qui n'est même pas sur la table du Congolais moyen n’a aucun impact réel", lance-t-il d’un ton acerbe. Il s’inquiète également de l’exploitation des ressources naturelles du pays, rappelant que les profits de cette hausse iront probablement se perdre dans les poches de quelques investisseurs étrangers plutôt que d’être redistribués pour le bien-être de la population. Bien sûr, la quinine est précieuse, mais la question est de savoir qui profite réellement de cette augmentation. "On parle ici de l'exploitation d'un produit sur lequel l'État n’a pas encore réussi à capitaliser", poursuit-il. "L’augmentation n’est que symbolique et ne fait que masquer le vrai problème de l’inefficacité gouvernementale."

 

**Mais un autre expert voit les choses sous un autre angle**. Selon lui, cette hausse n’est pas insignifiante, même si elle semble petite au premier abord. "Cela montre que la demande pour ce produit augmente, ce qui pourrait être un signe de la diversification des marchés africains dans le secteur des produits pharmaceutiques", explique-t-il. Pour lui, ce n’est qu’une question de temps avant que la RDC ne tire un réel bénéfice de cette tendance. "La RDC dispose des ressources nécessaires pour dominer ce marché si elle met en place les infrastructures appropriées. Les hausses, aussi petites soient-elles, peuvent être le début d’une grande opportunité pour le pays." Mais une fois encore, le problème reste : l’État congolais est-il capable de saisir cette chance, ou bien allons-nous assister à un énième échec retentissant ?

 

Et là, vous vous dites sûrement : "Tout cela est bien joli, mais qu’est-ce que ça change pour le Congolais de base ?" À ce jour, il est difficile de croire que cette hausse du prix du quinquina se traduira par des bénéfices tangibles pour la population congolaise. La réalité est que ce produit reste une denrée relativement marginale, même avec l’augmentation des prix. La vraie question est : pourquoi le Congo ne peut-il pas exploiter de manière durable et rentable ses ressources naturelles pour en faire profiter sa population au lieu de laisser tout cela filer vers des marchés internationaux ? La hausse de 0,65 % n’est-elle qu’un mirage pour camoufler l’absence d’une véritable stratégie nationale de valorisation de ses ressources ?

 

Quand on y pense, cette histoire de quinquina ressemble plus à un mauvais film qu’à une vraie victoire économique pour le pays. Peut-être que l’État ferait mieux de se concentrer sur des produits plus essentiels, comme la nourriture ou l’électricité, plutôt que de compter sur des augmentations de prix à peine significatives sur des écorces. Car au final, même avec des hausses, que reste-t-il pour les Congolais ? Pas grand-chose, si ce n’est une poignée de spéculateurs étrangers qui se frottent les mains.

 

Par Molongi Nzoto Libumutulu

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