Scandale Judiciaire à Kinshasa, le Procureur Général Jean-Placide Lusamba Suspendu

Date: 2024-08-27
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Un vent de scandale souffle sur la justice congolaise. Le Procureur Général Jean-Placide Lusamba, du parquet général près la Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe, serrait suspendu de ses fonctions. Cette décision découle d'accusations graves présumement portées contre lui, l'impliquant dans l'utilisation abusive de la force publique pour expulser des diplomates français de leur résidence. L'incident a suscité une onde de choc non seulement dans les cercles judiciaires, mais aussi sur la scène diplomatique.

 

L'affaire, qui a rapidement pris une tournure diplomatique, a éclaté après que des policiers et autres auxiliaires de justice ont exécuté, sur ordre de Lusamba, un déguerpissement jugé arbitraire par les autorités françaises. Cette initiative a non seulement provoqué l'indignation au sein du corps diplomatique, mais elle a également mis en lumière les défaillances au sommet du système judiciaire congolais.



De gauche à droite : le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et Sécurité, Jacquemain Shabani Lukoo, l’Ambassadeur de France en RDC Monsieur Bruno Aubert et la Ministre d'État, Ministre des Affaires étrangères et de la Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner. 


L'opinion publique s'interroge : comment un haut magistrat a-t-il pu prendre une décision d'une telle gravité sans consultation préalable et sans respecter les procédures légales et diplomatiques en vigueur ? Cette suspension, perçue comme un geste pour apaiser les tensions entre la RDC et la France, pourrait bien être le prélude à des réformes plus profondes au sein du système judiciaire congolais.

 

Le gouvernement congolais, déjà sous pression pour améliorer la gouvernance et restaurer la confiance dans ses institutions, se retrouve désormais face à une situation délicate. La gestion de cette crise sera scrutée de près, tant par la communauté internationale que par les citoyens congolais, qui attendent des réponses et des actions concrètes pour éviter la répétition de tels incidents.

 

Cette présumée suspension marque un tournant décisif pour le parquet général de Kinshasa/Gombe et pose une question cruciale : jusqu'où l'abus de pouvoir peut-il aller dans un système où la justice se doit d'être le rempart contre l'arbitraire ?

 

En attendant les résultats de l'enquête interne, la RDC devra travailler dur pour réparer les dommages diplomatiques et restaurer la confiance dans son système judiciaire.

 

Selon des sources très haut placées ayant requis l'anonymat, l’affaire pourrait ne pas s’arrêter là. Des rumeurs persistantes font état de l'interpellation imminente d'une députée nationale extrêmement influente ainsi qu'un puissant conseiller. Ces personnalités seraient soupçonnées d’avoir joué un rôle clé dans cette affaire, accentuant ainsi la gravité des faits reprochés.

 

Le Ministre d'État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a réaffirmé l'engagement du gouvernement à restaurer l'intégrité de la justice en RDC. Dans un tweet puissant, il a déclaré : « Le Chef de l'État nous a nommés pour redresser notre justice et redorer son image. Rien n'arrêtera cet engagement ferme du Magistrat Suprême. Les réformes courageuses en cours vont se poursuivre à la satisfaction générale de notre peuple. Des réseaux mafieux démasqués, craquent déjà. Seule la justice élève une Nation. »

 

Ces mots résonnent dans un contexte où la lutte contre la corruption et les abus de pouvoir est plus que jamais au cœur des préoccupations nationales. L'affaire des diplomates français pourrait être le symbole d'une nouvelle ère pour la justice congolaise, une ère où les réseaux mafieux et les manœuvres illégales ne seront plus tolérés.


Parallèlement, la fin de mission de l'Ambassadeur de France à Kinshasa, Bruno Aubert, après trois ans en RDC, ajoute une dimension diplomatique à cette crise. Lors de son audience avec le Président Félix Tshisekedi, la récente agression des deux diplomates français a été évoquée. Le Président a vivement condamné ces actes, soulignant l'importance du respect des relations diplomatiques et de la sécurité des représentants étrangers sur le sol congolais.

 

Cette série d'événements révèle une crise profonde au cœur du système judiciaire et diplomatique congolais. La suspension présumée du Procureur Lusamba pourrait bien n’être que la pointe de l’iceberg, alors que les réformes judiciaires en cours s'annoncent plus nécessaires que jamais pour restaurer la confiance du peuple congolais en ses institutions.

 

Un expert en droit international et proche du pouvoir, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a souligné la gravité de l'affaire. « C'est un précédent dangereux qui pourrait avoir des répercussions internationales. Lorsque des acteurs étatiques, et pire encore, des figures influentes, manipulent les instruments de l'État à des fins personnelles ou politiques, cela porte atteinte à l’intégrité de l’État de droit », a-t-il déclaré.

 

Le scandale a également soulevé des questions sur les relations entre la RDC et la France. Alors que des efforts diplomatiques avaient été entrepris pour apaiser les tensions suite à l’incident, cette suspension ajoute une couche supplémentaire de complexité à une situation déjà tendue.


 


Le Professeur Michel Kitoko, expert en relations internationales, a exprimé son inquiétude quant à la gestion de la crise. Il a notamment critiqué la manière dont le protocole a été géré lors de la rencontre entre la Ministre d’État en charge des Affaires Étrangères, Thérèse Kayikwamba, et l'Ambassadeur de France en RDC, Bruno Aubert. Selon lui, une erreur protocolaire majeure a été commise lorsque l’arrivée de l’Ambassadeur a été annoncée à la Ministre d'État au lieu de l’être auprès du Vice-Premier ministre et Ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, qui était présent. « Ce manquement protocolaire a non seulement humilié le Vice-Premier Ministre, mais il a aussi révélé un manque criant de coordination et de formation au sein des équipes ministérielles », a souligné Kitoko.

 

L'expert a recommandé que des formations appropriées soient dispensées aux ministres, à leurs collaborateurs et au personnel de protocole pour éviter de telles erreurs à l'avenir. « Il est crucial que nos dirigeants et leurs équipes soient à la hauteur des attentes, tant sur le plan national qu'international », a-t-il ajouté.

 

La suspension présumée de Jean-Placide Lusamba pourrait être le premier acte d’un drame judiciaire et diplomatique qui ne fait que commencer. Les yeux de la nation, et du monde, sont désormais rivés sur les prochaines étapes de cette affaire explosive.

 

Par Luzitukidi Makidika Auréole

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