Un vent de scandale
souffle sur la justice congolaise. Le Procureur Général Jean-Placide Lusamba,
du parquet général près la Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe, serrait suspendu de
ses fonctions. Cette décision découle d'accusations graves présumement portées contre lui,
l'impliquant dans l'utilisation abusive de la force publique pour expulser des
diplomates français de leur résidence. L'incident a suscité une onde de choc
non seulement dans les cercles judiciaires, mais aussi sur la scène
diplomatique.
L'affaire, qui a
rapidement pris une tournure diplomatique, a éclaté après que des policiers et
autres auxiliaires de justice ont exécuté, sur ordre de Lusamba, un
déguerpissement jugé arbitraire par les autorités françaises. Cette initiative
a non seulement provoqué l'indignation au sein du corps diplomatique, mais elle
a également mis en lumière les défaillances au sommet du système judiciaire
congolais.
De gauche à droite : le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et Sécurité, Jacquemain Shabani Lukoo, l’Ambassadeur de France en RDC Monsieur Bruno Aubert et la Ministre d'État, Ministre des Affaires étrangères et de la Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner.
L'opinion publique
s'interroge : comment un haut magistrat a-t-il pu prendre une décision d'une
telle gravité sans consultation préalable et sans respecter les procédures
légales et diplomatiques en vigueur ? Cette suspension, perçue comme un geste
pour apaiser les tensions entre la RDC et la France, pourrait bien être le
prélude à des réformes plus profondes au sein du système judiciaire congolais.
Le gouvernement
congolais, déjà sous pression pour améliorer la gouvernance et restaurer la
confiance dans ses institutions, se retrouve désormais face à une situation
délicate. La gestion de cette crise sera scrutée de près, tant par la
communauté internationale que par les citoyens congolais, qui attendent des
réponses et des actions concrètes pour éviter la répétition de tels incidents.
Cette présumée suspension
marque un tournant décisif pour le parquet général de Kinshasa/Gombe et pose
une question cruciale : jusqu'où l'abus de pouvoir peut-il aller dans un
système où la justice se doit d'être le rempart contre l'arbitraire ?
En attendant les
résultats de l'enquête interne, la RDC devra travailler dur pour réparer les
dommages diplomatiques et restaurer la confiance dans son système judiciaire.
Selon des sources
très haut placées ayant requis l'anonymat, l’affaire pourrait ne pas s’arrêter
là. Des rumeurs persistantes font état de l'interpellation imminente d'une
députée nationale extrêmement influente ainsi qu'un puissant conseiller. Ces
personnalités seraient soupçonnées d’avoir joué un rôle clé dans cette affaire,
accentuant ainsi la gravité des faits reprochés.
Le Ministre d'État,
Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a réaffirmé
l'engagement du gouvernement à restaurer l'intégrité de la justice en RDC. Dans
un tweet puissant, il a déclaré : « Le Chef de l'État nous a nommés pour
redresser notre justice et redorer son image. Rien n'arrêtera cet engagement
ferme du Magistrat Suprême. Les réformes courageuses en cours vont se
poursuivre à la satisfaction générale de notre peuple. Des réseaux mafieux
démasqués, craquent déjà. Seule la justice élève une Nation. »
Ces mots résonnent
dans un contexte où la lutte contre la corruption et les abus de pouvoir est
plus que jamais au cœur des préoccupations nationales. L'affaire des diplomates
français pourrait être le symbole d'une nouvelle ère pour la justice
congolaise, une ère où les réseaux mafieux et les manœuvres illégales ne seront
plus tolérés.
Parallèlement, la fin
de mission de l'Ambassadeur de France à Kinshasa, Bruno Aubert, après trois ans
en RDC, ajoute une dimension diplomatique à cette crise. Lors de son audience
avec le Président Félix Tshisekedi, la récente agression des deux diplomates
français a été évoquée. Le Président a vivement condamné ces actes, soulignant
l'importance du respect des relations diplomatiques et de la sécurité des
représentants étrangers sur le sol congolais.
Cette série
d'événements révèle une crise profonde au cœur du système judiciaire et
diplomatique congolais. La suspension présumée du Procureur Lusamba pourrait
bien n’être que la pointe de l’iceberg, alors que les réformes judiciaires en
cours s'annoncent plus nécessaires que jamais pour restaurer la confiance du
peuple congolais en ses institutions.
Un expert en droit
international et proche du pouvoir, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a
souligné la gravité de l'affaire. « C'est un précédent dangereux qui pourrait
avoir des répercussions internationales. Lorsque des acteurs étatiques, et pire
encore, des figures influentes, manipulent les instruments de l'État à des fins
personnelles ou politiques, cela porte atteinte à l’intégrité de l’État de
droit », a-t-il déclaré.
Le scandale a
également soulevé des questions sur les relations entre la RDC et la France.
Alors que des efforts diplomatiques avaient été entrepris pour apaiser les
tensions suite à l’incident, cette suspension ajoute une couche supplémentaire
de complexité à une situation déjà tendue.
Le Professeur Michel
Kitoko, expert en relations internationales, a exprimé son inquiétude quant à
la gestion de la crise. Il a notamment critiqué la manière dont le protocole a
été géré lors de la rencontre entre la Ministre d’État en charge des Affaires
Étrangères, Thérèse Kayikwamba, et l'Ambassadeur de France en RDC, Bruno
Aubert. Selon lui, une erreur protocolaire majeure a été commise lorsque
l’arrivée de l’Ambassadeur a été annoncée à la Ministre d'État au lieu de
l’être auprès du Vice-Premier ministre et Ministre de l’Intérieur, Jacquemain
Shabani, qui était présent. « Ce manquement protocolaire a non seulement
humilié le Vice-Premier Ministre, mais il a aussi révélé un manque criant de
coordination et de formation au sein des équipes ministérielles », a souligné
Kitoko.
L'expert a recommandé
que des formations appropriées soient dispensées aux ministres, à leurs
collaborateurs et au personnel de protocole pour éviter de telles erreurs à
l'avenir. « Il est crucial que nos dirigeants et leurs équipes soient à la
hauteur des attentes, tant sur le plan national qu'international », a-t-il
ajouté.
La suspension présumée de
Jean-Placide Lusamba pourrait être le premier acte d’un drame judiciaire et
diplomatique qui ne fait que commencer. Les yeux de la nation, et du monde,
sont désormais rivés sur les prochaines étapes de cette affaire explosive.
Par
Luzitukidi Makidika Auréole