La nomination par
la France d’un envoyé spécial pour la région des Grands Lacs africains est un
affront direct à la souveraineté de la République Démocratique du Congo (RDC).
Comment peut-on accepter qu’un pays, comme la France, dont le président
Emmanuel Macron a publiquement soutenu le Rwanda, un agresseur avéré de la RDC
selon de multiples rapports des Nations Unies, prétende désormais jouer les
arbitres de la paix dans une région dévastée par la guerre?
Il est indéniable
que la France est une partie prenante du problème, et non une solution neutre.
La nomination d'Emmanuel Cohet en tant qu'envoyé spécial n'est qu'une tentative
déguisée de la France pour fragiliser le processus de paix de Luanda, qui vise
à restaurer la stabilité dans la région, tout en profitant de la situation au
bénéfice du Rwanda. En acceptant cette nomination, la RDC se retrouverait
entre les griffes d'une diplomatie qui a clairement choisi son camp : celui du
Rwanda, un pays dont le soutien aux terroristes du M23 est bien documenté.
Le président de
la RDC, Félix Tshisekedi, doit refuser catégoriquement cette ingérence déguisée
en assistance. Accepter cette nomination serait non seulement une trahison des
intérêts du peuple congolais, mais aussi une validation tacite des actions du
Rwanda contre la RDC. Il est impératif que la RDC, au lieu de céder à ces manœuvres
néocoloniales, réclame une médiation véritablement impartiale, qui respecte la
souveraineté et les intérêts de tous les acteurs concernés.
Il est temps pour
la France de reconnaître son rôle néfaste dans ce conflit et de cesser de jouer
aux pompiers pyromanes. Loin d'être un contributeur à la paix, Emmanuel Cohet
risque de devenir l'outil d'une politique étrangère française qui, sous couvert
de diplomatie, ne fait que renforcer les divisions et prolonger les souffrances
des populations de l'Est de la RDC. Le Congo mérite mieux qu'une paix imposée
par ceux qui, dans l'ombre, alimentent la guerre.
Par
James Saint Patrick