Ah,
le fameux « Dialogue pour le Pain » ! On dirait le titre d’une pièce de théâtre
absurde où les protagonistes discutent du salut du peuple tout en grignotant
des baguettes. Mais si on se penche vraiment sur cette idée, on se demande si
elle est la solution aux maux qui rongent notre société ou simplement un
prétexte pour éviter des conversations plus sérieuses.
L’idée
de s’asseoir autour d’une table pour parler d’éducation, de santé, d’emploi et
de justice est aussi séduisante qu’irréaliste. On pourrait presque imaginer nos
dirigeants se passant des tartines de pain tout en se congratulant sur la
nécessité d’une vraie politique sociale. Mais, soyons honnêtes : nos politiques
ont plutôt l’habitude de croquer dans le pain au chocolat des promesses non
tenues. Pourquoi ces sujets cruciaux n’ont-ils jamais été à l’ordre du jour ?
Peut-être parce qu’un bon dialogue ne remplit pas l’assiette ?
Professeur
Émile Charpentier, économiste, est tout à fait d’accord avec l’idée du
dialogue. « Si l’on veut vraiment sauver le peuple, il faut d’abord établir un
climat de confiance. Les discussions autour d’une table, avec un bon pain à la
main, pourraient permettre d’aborder des sujets tabous sans tensions »,
explique-t-il. Étonnant, n’est-ce pas ? Ce serait comme dire que le meilleur
moyen de résoudre une guerre est de partager une pizza.
À
l’autre bout du spectre, Madame Fatou Diop, sociologue, n’est pas du tout
convaincue. « Penser qu’on peut régler les problèmes de l’éducation ou de la
santé en organisant des dîners est absurde. Les gens ont faim, et pas seulement
de pain ! » Dit-elle avec une frustration palpable. Elle a raison : on ne
résout pas des problèmes systémiques avec des miettes de pain et des belles
paroles. Alors, où est la sauce ?
Il
semble que le concept même de « Dialogue pour le Pain » soit une illusion, un
leurre. Nos dirigeants ont tellement peur de débattre des véritables problèmes
qu’ils préfèrent s’enliser dans des discussions futiles. Après tout, parler de
pain et de paix est bien plus facile que de s’attaquer à des sujets comme la
corruption, le chômage de masse ou l’injustice sociale. C’est un peu comme
parler de la météo pendant qu’une tempête se prépare.
Si
nous voulons un véritable changement, il serait temps de troquer le pain contre
des solutions concrètes. Il ne s’agit pas d’un déjeuner d’affaires, mais d’une
véritable révolution de la pensée. Alors, pourquoi ne pas sortir les couteaux
et forker sur des questions qui comptent vraiment ?
En
fin de compte, le « Dialogue pour le Pain » pourrait être un bel exercice de
style, mais il ne nourrit pas les âmes affamées de justice et d’équité. Les
citoyens ne se contentent plus de miettes ; ils exigent un festin d’idées et de
réformes. Alors, mes chers lecteurs, arrêtons de parler de pain et commençons à
nous concentrer sur les plats principaux : éducation, santé, emploi. Un vrai
dialogue devrait se nourrir de ces enjeux, et non de croûtons.
Par François Kalanga Mbodi