Beni : La MONUSCO Distribue du Pain, Pas des Solutions

Date: 2024-09-18
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Dans un acte que l'on pourrait qualifier de générosité héroïque, la MONUSCO a récemment décidé de se pencher sur le sort de la police nationale à Beni en lui apportant de l'aide alimentaire et non alimentaire. Bravo ! Qui aurait cru qu'un bon repas pouvait résoudre les problèmes de sécurité ? À quand le déploiement de chefs étoilés pour calmer les tensions ?

 

Une Aide à Double Tranchant

 

À première vue, on pourrait penser que cette initiative est louable. Nourrir ceux qui sont censés assurer notre sécurité est une belle intention, n’est-ce pas ? Mais il est difficile de ne pas se demander si un bon plat de riz va réellement aider la police à lutter contre l’insécurité qui gangrène la région. Pendant que la MONUSCO distribue des sacs de farine, la réalité sur le terrain reste bien plus complexe.

 

Professeur Jean-Michel Kambala, spécialiste en sécurité régionale, s’est montré plutôt critique. « Offrir de l’aide alimentaire à la police, c’est comme donner un bouclier en papier mâché à un soldat. Cela peut sembler bien intentionné, mais cela ne règle en rien les problèmes fondamentaux. La police a besoin de formation, d'équipements adaptés, et surtout d’une stratégie claire pour faire face à l'insécurité. Un repas ne va pas améliorer les compétences tactiques », explique-t-il, agitant la tête.

 

À l’opposé, Madame Lisette Mwamba, experte en droits humains, adopte une perspective plus positive. « Bien sûr, l'aide alimentaire peut sembler secondaire, mais elle est essentielle pour maintenir le moral des troupes. Si les policiers ne sont pas nourris, comment peuvent-ils travailler efficacement ? Cela montre aussi que la MONUSCO s'intéresse à leurs conditions de vie », argue-t-elle, presque convaincue. Mais n'est-ce pas là une manière de justifier une aide qui ne s’attaque pas aux véritables enjeux ?

 

Une Solution Temporaire

 

Il est ironique de penser que la MONUSCO, qui est là pour « stabiliser » le pays, se concentre sur le ventre de la police plutôt que sur les défis de sécurité qui s'accumulent comme des vieux papiers au fond d'un tiroir. Pendant que la distribution de vivres se poursuit, les violences à Beni continuent de sévir. On pourrait presque croire que la MONUSCO cherche à se donner bonne conscience plutôt qu'à véritablement s’attaquer aux racines du problème.

 

Nourrir ou Réformer ?

 

À l’issue de cette initiative, une question se pose : nourrir la police peut-il réellement faire la différence dans la lutte contre l'insécurité ? La réponse est probablement non. La RDC a besoin de plus que de simples gestes humanitaires pour affronter ses problèmes structurels. Si seulement remplir les estomacs pouvait remplir les trous béants dans le système de sécurité !

 

Alors, chers lecteurs, gardons l’esprit critique. Ce n’est pas en nourrissant temporairement ceux qui sont censés nous protéger que l'on restaurera la sécurité. La MONUSCO doit se rappeler qu'elle n'est pas là pour jouer les mamans poules, mais pour véritablement aider la RDC à se redresser.

 

Par Alain Mukuna

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