Tshisekedi sous pression : la Belgique doit-elle rompre le silence ?

Date: 2024-09-17
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Depuis la condamnation à mort de l'opposant congolais JJP Wondo et la levée du moratoire sur la peine capitale en République Démocratique du Congo (RDC), la question se pose : jusqu'où la Belgique peut-elle encore fermer les yeux sur les dérives du régime de Félix Tshisekedi ?

 

Selon l’expert Hubert Leclercq, la situation est sans appel. « Dans un contexte international où les richesses en matières premières du sous-sol sont les meilleures immunités des potentats locaux, Tshisekedi devait se croire intouchable », déclare-t-il. Leclercq, dans une analyse sévère mais lucide, affirme que la Belgique, pays ayant une longue histoire avec la RDC, ne peut plus rester spectatrice. « Après la condamnation à mort de JJP Wondo, la Belgique doit sortir de sa réserve et dénoncer ce régime dictatorial qui a sur les mains la mort de milliers de Congolais et l'escamotage de milliards de dollars », martèle-t-il.

 

Cependant, un autre son de cloche est entendu. Pour Paul Delvaux, spécialiste des relations belgo-congolaises, la diplomatie doit rester pragmatique. « Couper les liens avec Kinshasa, c’est risquer de perdre toute influence dans la région et, pire, d’encourager la montée de régimes plus radicaux encore », argue-t-il. Delvaux insiste sur le fait que la situation, bien que préoccupante, demande une approche subtile, mêlant dialogue et pressions modérées. « Le but n’est pas d’isoler la RDC, mais d'encourager des réformes par l’engagement », conclut-il.

 

Dans ce climat tendu, l’opinion belge semble divisée. D’un côté, les défenseurs des droits de l’homme, scandalisés par la peine capitale et les abus de pouvoir, réclament des sanctions fortes et immédiates. De l’autre, les partisans d’une diplomatie plus souple estiment qu’une rupture frontale pourrait s’avérer contre-productive.

 

Mais alors, la Belgique doit-elle encore se taire ? Peut-elle moralement soutenir un régime accusé de violations massives des droits humains tout en espérant maintenir une certaine influence dans la région ? Le moment semble venu pour Bruxelles de revoir sa stratégie, car l’équilibre fragile entre principes et pragmatisme pourrait bien finir par se briser.

 

Les faits sont têtus. La RDC, pays d'une richesse immense mais gangrené par des décennies d'instabilité et de corruption, se retrouve une fois de plus au centre de l'attention internationale. Cette fois, il ne s'agit pas seulement d'économie ou de géopolitique, mais bien de droits humains fondamentaux.

 

Par Masumbuko Diazolana Juvénal

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