Photo d'illustration
Dans
un coup de tonnerre administratif, l’administrateur intérimaire de Manono,
Germain Mwamba wa Ngoy, a ordonné la suppression immédiate de nombreux services
d’État opérant sur les postes de péage de la région. Cette décision, prise le
10 septembre après une réunion du conseil local de sécurité, vise à réduire la
bureaucratie et à mettre fin aux pratiques jugées abusives.
Les
services supprimés incluent l’ANR, la PCR, les FARDC, la DGM, la DEMIAP, le
TRANSCOM, la CNPR, les ITPR, l’Environnement et le FFN. Selon Mwamba wa Ngoy,
ces entités percevaient des taxes illégalement et créaient des difficultés
supplémentaires pour les habitants de Manono. À la place, seuls les agents de
la Direction Générale des Recettes du Tanganyika (DGRTANG), de la Brigade de Contrôle
et de Surveillance des Recettes du Tanganyika (BCSTANG) et les policiers seront
désormais chargés des péages situés à Katoloka, Kanteba et Majondo.
Cette
mesure radicale a provoqué des réactions divergentes parmi les observateurs.
D’un côté, certains saluent cette initiative comme une étape nécessaire pour
épurer le système et alléger les contraintes administratives qui pèsent sur les
citoyens. Pour eux, la simplification des structures de péage pourrait
améliorer la transparence et réduire la corruption.
En
revanche, d'autres critiquent la décision comme une approche brutale qui
pourrait entraîner davantage de désorganisation. « La suppression de ces
services pourrait créer un vide administratif qui compliquera encore plus la
gestion des péages et la sécurité », avertit un analyste local. De plus,
certains craignent que l’absence de ces services n’entraîne une perte de
contrôle sur la collecte des recettes et l’application des règles de sécurité
routière.
Par
ailleurs, le gouverneur du Tanganyika avait déjà pris des mesures similaires en
supprimant plusieurs services au poste de péage de Rugumba et en éliminant les
barrières le long des routes de Kongolo. Ces initiatives reflètent une volonté
plus large de réformer la gestion des péages et de réduire la bureaucratie dans
la région.
La
décision de Manono, bien que controversée, marque un tournant dans la gestion
des péages en RDC. Elle soulève des questions importantes sur l’équilibre entre
simplification administrative et maintien de l’ordre public. Les habitants et
les responsables locaux devront surveiller de près les impacts de cette réforme
pour évaluer si elle atteint ses objectifs de transparence et d’efficacité.
Par Muamba Ngoy Linda