Abdelmadjid Tebboune Réélu et
Toujours Accroché à la Planche des Hydrocarbures
Le
président algérien Abdelmadjid Tebboune a récemment célébré une victoire
électorale éclatante, réélu pour un nouveau mandat malgré des perspectives
économiques aussi grises que les nuages d’Alger. Le 7 septembre, les Algériens
ont exercé leur droit de vote avec une ferveur aussi enthousiasmante qu'une
partie de Monopoly : entre abstentions par crainte de représailles et votes
pour "Tonton Tebboune" dans l’espoir d’un logement social, la
démocratie a montré son visage le plus paradoxal.
Le
tableau est en effet tragi-comique. D’un côté, Tebboune promet à cor et à cri 2
millions de logements sociaux, un geste à peine plus audacieux que de promettre
la lune à un enfant. De l’autre, il ignore superbement le fait que ses
prédécesseurs avaient déjà lancé la livraison d’un million et demi de ces
habitations tant convoitées. Le véritable exploit ici ? Réussir à faire passer
ces promesses pour une innovation en matière de politique sociale, alors que
les véritables défis résident ailleurs.
La
stratégie de Tebboune ressemble à un grand cirque où les subventions, comme les
pop-corn, sont distribuées généreusement. Le président, toujours en quête d’une
nouvelle source de financement pour son économie en déclin, a continué de faire
rêver les électeurs avec des promesses de hausses de revenus et de réformes du
coûteux système de subventions. Malheureusement, ces réformes sont restées
aussi présentes que des fantômes dans la brume économique du pays.
Les
centaines de milliards investis dans des projets de dessalement de l’eau,
l’extension du réseau ferroviaire et le développement industriel semblent des
tentatives de maquillage sur une économie qui continue de trembler sur ses
jambes, comme un adolescent qui apprend à marcher. « Le problème, ce n’est pas
les projets, mais la dépendance persistante aux hydrocarbures », commente Ahmed
Boudiaf, économiste sceptique. « Sans diversification économique, ces projets
ne sont que des mirages dans le désert. »
À
l’autre bout du spectre, des voix comme celle de Rachid Belkacem, ancien
ministre de l’Économie, louent la volonté de Tebboune de revitaliser le pays
malgré les contraintes. « L’investissement dans les infrastructures est
crucial, et même si l’économie est encore trop dépendante des hydrocarbures, ces
projets posent des bases pour une diversification future », affirme-t-il.
Belkacem semble ainsi porter des œillères dorées sur une réalité moins
brillante.
Tebboune,
qui a habilement navigué entre promesses et réalités, semble plus intéressé par
la construction de son image que par la résolution des véritables problèmes
structurels. Son style pourrait être comparé à celui d’un chef d’orchestre qui
joue des morceaux grandioses tout en ignorant les fausses notes qui résonnent
dans la symphonie économique du pays.
Au
final, le président algérien est réélu, mais l'Algérie reste plongée dans un
tourbillon d’incertitude économique. La question cruciale demeure : la vision
de Tebboune saura-t-elle transcender ses propres limites ou se
contentera-t-elle d’être un autre chapitre dans le livre déjà trop épais des
promesses non tenues ?
Le
soutien populaire pour le président, bien qu'inébranlable dans le contexte des
élections, est en réalité un acte de foi en un avenir que peu osent réellement
imaginer. Le pays, au bord du gouffre économique, attend avec impatience et
scepticisme le dénouement de cette épopée électorale et économique.
Par Mbelu Songesha Adolphine