Algérie : Abdelmadjid Tebboune Réélu et Toujours Accroché à la Planche des Hydrocarbures

Date: 2024-09-10
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Abdelmadjid Tebboune Réélu et Toujours Accroché à la Planche des Hydrocarbures

 

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a récemment célébré une victoire électorale éclatante, réélu pour un nouveau mandat malgré des perspectives économiques aussi grises que les nuages d’Alger. Le 7 septembre, les Algériens ont exercé leur droit de vote avec une ferveur aussi enthousiasmante qu'une partie de Monopoly : entre abstentions par crainte de représailles et votes pour "Tonton Tebboune" dans l’espoir d’un logement social, la démocratie a montré son visage le plus paradoxal.

 

Le tableau est en effet tragi-comique. D’un côté, Tebboune promet à cor et à cri 2 millions de logements sociaux, un geste à peine plus audacieux que de promettre la lune à un enfant. De l’autre, il ignore superbement le fait que ses prédécesseurs avaient déjà lancé la livraison d’un million et demi de ces habitations tant convoitées. Le véritable exploit ici ? Réussir à faire passer ces promesses pour une innovation en matière de politique sociale, alors que les véritables défis résident ailleurs.

 

La stratégie de Tebboune ressemble à un grand cirque où les subventions, comme les pop-corn, sont distribuées généreusement. Le président, toujours en quête d’une nouvelle source de financement pour son économie en déclin, a continué de faire rêver les électeurs avec des promesses de hausses de revenus et de réformes du coûteux système de subventions. Malheureusement, ces réformes sont restées aussi présentes que des fantômes dans la brume économique du pays.

 

Les centaines de milliards investis dans des projets de dessalement de l’eau, l’extension du réseau ferroviaire et le développement industriel semblent des tentatives de maquillage sur une économie qui continue de trembler sur ses jambes, comme un adolescent qui apprend à marcher. « Le problème, ce n’est pas les projets, mais la dépendance persistante aux hydrocarbures », commente Ahmed Boudiaf, économiste sceptique. « Sans diversification économique, ces projets ne sont que des mirages dans le désert. »

 

À l’autre bout du spectre, des voix comme celle de Rachid Belkacem, ancien ministre de l’Économie, louent la volonté de Tebboune de revitaliser le pays malgré les contraintes. « L’investissement dans les infrastructures est crucial, et même si l’économie est encore trop dépendante des hydrocarbures, ces projets posent des bases pour une diversification future », affirme-t-il. Belkacem semble ainsi porter des œillères dorées sur une réalité moins brillante.

 

Tebboune, qui a habilement navigué entre promesses et réalités, semble plus intéressé par la construction de son image que par la résolution des véritables problèmes structurels. Son style pourrait être comparé à celui d’un chef d’orchestre qui joue des morceaux grandioses tout en ignorant les fausses notes qui résonnent dans la symphonie économique du pays.

 

Au final, le président algérien est réélu, mais l'Algérie reste plongée dans un tourbillon d’incertitude économique. La question cruciale demeure : la vision de Tebboune saura-t-elle transcender ses propres limites ou se contentera-t-elle d’être un autre chapitre dans le livre déjà trop épais des promesses non tenues ?

 

Le soutien populaire pour le président, bien qu'inébranlable dans le contexte des élections, est en réalité un acte de foi en un avenir que peu osent réellement imaginer. Le pays, au bord du gouffre économique, attend avec impatience et scepticisme le dénouement de cette épopée électorale et économique.

 

Par Mbelu Songesha Adolphine

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