Retour en Fanfares : Amadou &
Mariam, Abdoulaye Kouyaté et K.O.G Réveillent les Rythmes Africains - Le
Nouveau Déluge Musical
La
rentrée musicale ouest-africaine arrive, et c’est le grand déballage de hits
nostalgique et de découvertes rutilantes ! Comme chaque rentrée, le monde de la
musique africain nous gratifie d'une sélection aussi diverse qu'un plat de
couscous où chaque grain compte. Amadou & Mariam, Abdoulaye Kouyaté et
K.O.G ont pris le devant de la scène, nous invitant à un tourbillon de mélodies
où le passé et le présent dansent en parfaite harmonie.
Commençons
par Amadou & Mariam, qui célèbrent deux décennies d’une carrière
scintillante avec un « best of » savamment orchestré. La compilation, intitulée
*La Vie est Belle*, se penche sur les classiques du duo malien tout en y
ajoutant quelques inédits. L'occasion rêvée pour les mélomanes de redécouvrir
des morceaux emblématiques comme "Beaux Dimanches" ou "Sénégal
Fast Food" – des titres qui, pour beaucoup, sont devenus la bande-son
d'une époque révolue. Et pour la touche de modernité, le nouveau titre
"Mogolu" propose un clip aux couleurs vives tourné au Sénégal,
mettant en scène le danseur français Jonathan Akamba dans une danse endiablée qui
ferait rougir les étoiles. Les fans peuvent se réjouir : le duo n’a pas perdu
son flair, bien que certains se demandent si un best-of ne ressemble pas un peu
à un recensement des vieux souvenirs.
Ensuite,
nous avons Abdoulaye Kouyaté, un prodige guinéen dont le premier album, Fefanyi,
vient de débarquer. Le titre « On fait quoi ? » est une ode à la jeunesse
guinéenne et aux tribulations amoureuses – un thème aussi universel que
l’humour de café du commerce. Le disque mélange allègrement les genres
africains comme le coupé-décalé et le soukous, avec un brin de mélancolie qui
rend l’ensemble aussi exotique qu’un voyage sans retour. Kouyaté, déjà bien
connu dans les coulisses de la musique, tente ici de briller sous les
projecteurs. Mais entre influences diverses et un sens du rythme impeccable,
certains pourraient le trouver un peu trop tenté de vouloir plaire à tout le
monde – comme un restaurateur qui se lancerait dans toutes les cuisines du
monde, mais sans jamais vraiment maîtriser aucune.
Enfin,
K.O.G, alias Kweku Sackey, revient avec un nouvel opus intitulé Don’t Take My
Soul. Ce retour aux sources pour le Ghanéen, installé au Royaume-Uni, est une
déclaration d'amour au highlife et à l’afrobeat, tout en apportant une touche
spirituelle, ce qui donne un goût particulier à son retour musical. Le titre
éponyme et le morceau « Odo Sroko » avec Pat Thomas montrent une facette plus
introspective de K.O.G, éloignée des explosions sonores que ses fans pourraient
attendre. C’est un peu comme passer d’un feu d’artifice à une soirée jazz
intime : une transition que certains pourraient trouver rafraîchissante, tandis
que d’autres pourraient s’ennuyer du spectacle pyrotechnique.
Pour
les experts en musique, l’enthousiasme est partagé. Ahmed Traoré, critique
musical, trouve que « les rééditions de classiques et les premiers albums sont
toujours un plaisir, mais il faut parfois se demander si nous ne sommes pas en
train de tourner en rond, à la recherche de quelque chose de véritablement
innovant. » D’un autre côté, Fatou Sow, anthropologue de la musique, voit ces
sorties comme un « retour salutaire aux racines culturelles, offrant un mélange
enrichissant de tradition et de modernité qui permet de faire vivre les
histoires et les sons des générations passées ».
À
la lumière de ces critiques, il est clair que la scène musicale ouest-africaine
continue d’évoluer, offrant une richesse d’offres musicales qui ravira les
amateurs de tous horizons. Entre nostalgie bien maîtrisée et audace
contemporaine, la musique africaine continue de nous surprendre, bien que
certains se demandent si le cocktail ne serait pas parfois un peu trop secoué.
Par Mbelu Songesha Adolphine