Tchad en Ruines : Les Inondations Écrasent un Pays Déjà Fragile

Date: 2024-09-10
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Tchad en Ruines : Les Inondations Écrasent un Pays Déjà Fragile

 

Le Tchad, un pays déjà accablé par la pauvreté et l'instabilité, se retrouve sous les eaux, avec des conséquences dévastatrices. Depuis juillet, les pluies torrentielles ont causé la mort de 341 personnes et laissé 1,5 million de sinistrés à la dérive. Le bilan, établi par l'ONU, dépeint une crise humanitaire de proportions énormes, exacerbée par l'absence de réponses adéquates.

 

Les vingt-trois provinces du Tchad sont touchées par des inondations sévères, avec des infrastructures détruites et des vies brisées. Plus de 164 000 maisons ont été réduites en décombres, 259 000 hectares de champs sont partis en fumée, et 66 700 têtes de bétail ont été emportées par les flots. La province de l’Ouaddaï a été le théâtre d’une tragédie récente, avec quatorze élèves et leur professeur victimes de l’effondrement d’une école.

 

Une Situation Hors de Contrôle

 

Idriss Abdallah Hassan, directeur du réseau d’observation météorologique à l’Agence nationale de la météorologie, explique que « les précipitations actuelles sont exceptionnelles pour la région, normalement caractérisée par des pluies rares et peu abondantes. Ce phénomène, bien qu'inhabituel, semble se répéter plus fréquemment avec les années. »

 

D'un autre côté, le climatologue Serge Kambou critique cette analyse, arguant que « l'augmentation de l’intensité des pluies n'est pas simplement un phénomène isolé mais un effet direct du réchauffement climatique global. Le Tchad est victime d'un climat de plus en plus hostile, exacerbé par l'inaction des grandes puissances sur les questions climatiques. »

 

Des Réactions Internationales au Bord de l’Insuffisance

 

Le contraste entre la gravité de la crise et la lenteur des réactions internationales est frappant. L'ONU appelle à une « action immédiate et à un financement suffisant », mais les efforts pour venir en aide au Tchad semblent lamentablement insuffisants face à l'ampleur des dégâts. La communauté internationale est accusée de répondre en demi-teinte aux appels de détresse, offrant des solutions qui sont souvent bien en deçà des besoins réels sur le terrain.

 

Les catastrophes récentes en Afrique, telles que les inondations au Niger et au Soudan du Sud, montrent un pattern alarmant de crises climatiques qui se multiplient et s'intensifient. Le Tchad, dans cette conjoncture désespérée, devient le symbole d'une crise climatique globale mal gérée.

 

Un Futur Sombre et Incertain

 

À mesure que les eaux se retirent, laissant derrière elles un chaos humain et matériel, il est clair que le Tchad ne pourra pas se relever sans une aide substantielle et immédiate. Les infrastructures de base sont en ruines, les cultures détruites, et les communautés dévastées. Alors que la crise climatique continue de frapper de plus en plus fort, le besoin d’une réponse collective et d’une véritable solidarité internationale devient plus urgent que jamais.

 

L'échec à répondre efficacement à cette crise est un reflet de notre incapacité collective à faire face aux défis climatiques mondiaux. Les appels à l'action doivent être plus que des déclarations : ils doivent se traduire par des mesures concrètes et des soutiens durables pour éviter que le Tchad et d'autres régions ne soient condamnés à souffrir sous le poids de la catastrophe climatique.

 

Par Pangala Kidiakako Aldecazar

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