Hongrie en Mission : Budapest Se Lance dans le Sahel, Entre Ambitions et Controverses

Date: 2024-09-10
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Hongrie en Mission : Budapest Se Lance dans le Sahel, Entre Ambitions et Controverses

 

À première vue, la scène semblait presque incongrue : le président tchadien Mahamat Idriss Déby, en visite officielle à Budapest, rencontre Viktor Orban, le premier ministre hongrois. Cette rencontre marque le début d'une mission militaire hongroise inédite au Tchad, où Budapest projette d'envoyer deux cents soldats pour soutenir les forces locales contre les djihadistes. Ce geste, pour le moins inattendu, survient à un moment où l’Occident se retire du Sahel et où la Russie étend son influence.

 

Une Ambition Inattendue

 

La Hongrie, traditionnellement peu impliquée en Afrique, s’engage désormais dans une mission militaire au Tchad, un pays en proie à des conflits récurrents. Ce déploiement marque une première pour Budapest, qui, sous la direction de Viktor Orban, semble vouloir se faire un nom sur le continent africain. Orban justifie cette initiative par le besoin de lutter contre l’immigration illégale et le terrorisme, tout en soulignant le rôle stratégique du Tchad dans ces domaines.

 

Selon Viktor Marsai, directeur de l’Institut de recherche sur la migration à Budapest, « cette mission est une opportunité pour la Hongrie de tester ses capacités militaires dans un environnement complexe. Après l'échec de ses projets précédents en Afrique de l'Ouest, le pays voit dans le Tchad une chance de montrer son efficacité sur le terrain. » Cette nouvelle orientation semble également être un moyen pour la Hongrie de se diversifier géopolitiquement en rejoignant les rangs des puissances militaires internationales.

 

Des Motivations Ombreuses ?

 

Cependant, cette initiative n’est pas sans soulever des interrogations. Certains analystes craignent que la Hongrie ne suive une route sinueuse en agissant potentiellement dans l'intérêt de Moscou. Viktor Orban a récemment rencontré Vladimir Poutine, et cette proximité suscite des doutes quant aux véritables objectifs de Budapest. La Hongrie a dû se défendre contre les accusations selon lesquelles elle agirait comme un relais des intérêts russes dans la région.

 

L’Union Européenne, bien que saluant les nouvelles ambitions hongroises, n’est pas entièrement convaincue. Un porte-parole de la Commission européenne a déclaré que « la présence accrue de partenaires internationaux au Tchad est bienvenue, mais il est crucial de suivre de près les motivations et les effets réels de cette mission. »

 

Critiques et Doutes Internes

 

L’opposition hongroise ne cache pas son scepticisme face à cette mission. Les critiques portent principalement sur le rôle de Gaspar Orban, le fils du premier ministre, qui aurait joué un rôle clé dans les négociations pour cette mission. La présence de Gaspar Orban est perçue comme un exemple flagrant de népotisme, malgré les justifications du gouvernement sur son expertise militaire et linguistique.

 

L’efficacité de cette mission est également remise en question. Un responsable militaire de haut rang à la retraite se demande comment deux cents soldats pourront faire une différence significative dans un pays aussi vaste, en soulignant que la moitié d’entre eux devront rester au camp de base. La question de la véritable utilité de ce déploiement reste en suspens, laissant planer un doute sur l’issue de cette aventure.

 

Un Pari Risqué

 

En somme, la mission hongroise au Tchad est un pari audacieux dans un contexte géopolitique de plus en plus complexe. Alors que Budapest tente de se faire une place sur la scène internationale, les implications de son engagement militaire sont loin d’être claires. La Hongrie, avec ses ambitions et ses controverses, se lance dans un défi majeur qui pourrait redéfinir ses relations internationales et son rôle dans la crise du Sahel.

 

Par Pangala Kidiakako Aldecazar

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