PDL-145 territoires à l’abandon les ingénieurs laissés pour compte crient leur détresse

Date: 2024-09-07
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Les rêves de développement promis par le Programme de Développement Local des 145 territoires (PDL-145) se sont transformés en cauchemar pour les ingénieurs et maçons recrutés à Kinshasa et envoyés dans l’arrière-pays. Impayés depuis plus de six mois, ces travailleurs, abandonnés à leur sort, dorment à la belle étoile et manquent de tout. Ce projet phare, censé revitaliser les territoires oubliés, est aujourd’hui paralysé, et les appels à l’aide de ceux qui se retrouvent sur le terrain résonnent comme un cri d’alarme dans le vide.

 

Pour l’analyste politique Jean-Baptiste Kazadi, "ce blocage révèle l’échec d’une mauvaise planification et d’une gestion chaotique des ressources. L'État a misé sur des entreprises privées sans garanties solides, et aujourd’hui, ce sont les travailleurs qui paient le prix fort. C’est un drame humain qui expose la face cachée de la mauvaise gouvernance." Il pointe du doigt l’irresponsabilité des autorités, dénonçant un gâchis qui risque de discréditer un programme pourtant essentiel.

 

Cependant, d’autres experts soulignent que la situation est plus complexe. Pour l’économiste Marie-Thérèse Mboma, "il ne s’agit pas seulement d’un problème de gouvernance, mais aussi de la conjoncture économique difficile et des retards dans le décaissement des fonds promis par les bailleurs. La RDC fait face à des contraintes budgétaires sévères, et ces blocages ne sont pas uniquement dus à des failles internes." Elle plaide pour une révision des partenariats et un meilleur suivi des contrats pour éviter  que ce scénario ne se répète.

 

Sur le terrain, la frustration des ingénieurs et ouvriers est palpable. Abandonnés loin de chez eux, ils vivent une situation de détresse inédite. "Nous sommes ici pour construire le pays, mais aujourd’hui, nous n’avons même pas un toit sur la tête," confie un chef de chantier. Leur S.O.S., adressé au gouvernement, reste sans réponse. Le PDL-145, censé être une lueur d’espoir pour les territoires marginalisés, pourrait devenir le symbole d’une promesse non tenue et d’une fracture qui ne cesse de s’élargir.

Les travailleurs, loin de se résigner, continuent de se battre pour leur dignité. Mais cette lutte ne doit pas se dérouler dans l’ombre. Les autorités doivent prendre leurs responsabilités pour éviter que le programme ne sombre définitivement, et que l’espoir qu’il portait ne se transforme en une désillusion amère.

 

Par Mbongompasi Madiatanfumu Patrice

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