La RDC brise les conventions régionales et défie la Chine avec un refus retentissant

En pleine réunion ministérielle à Beijing, la décision de la République Démocratique du Congo (RDC) de ne pas signer le Mémorandum d'entente sur la coopération policière entre les pays de l'Afrique de l'Est et la Chine a créé une onde de choc diplomatique. Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo, a expliqué que Kinshasa privilégie une coopération bilatérale avec Pékin, en raison de l'absence de condamnation par l'EAC de l'agression rwandaise qui, selon lui, viole les principes d'intégrité territoriale.

Le Dr. Jules Mbuyi, expert en relations internationales, soutient que cette décision est une manifestation audacieuse de souveraineté. « La RDC montre ainsi qu'elle ne se pliera pas aux pressions régionales. En exigeant une condamnation claire du Rwanda, elle défend ses principes et met en lumière les tensions non résolues au sein de l’EAC », affirme-t-il.

Cependant, la Prof. Claire Kabamba, spécialiste des affaires diplomatiques, offre une perspective critique. « En refusant de signer l'accord, la RDC risque de se retrouver isolée sur la scène internationale. Cette coopération avec la Chine était une chance de renforcer les capacités de sécurité tout en établissant des relations bilatérales stratégiques. L'absence de cet accord pourrait compromettre les réformes nécessaires et affaiblir les relations régionales », avertit-elle.

Le dilemme est clair : tandis que la RDC cherche à maintenir ses principes de souveraineté, elle pourrait aussi se couper d'une opportunité significative d'amélioration de ses capacités sécuritaires grâce à un partenariat avec la Chine. Cette décision souligne la complexité des enjeux régionaux et les ramifications profondes des choix diplomatiques sur la sécurité et la coopération internationale.

Cette prise de position de la RDC, loin de n'être qu'une simple question de diplomatie, révèle les tensions géopolitiques sous-jacentes et pose des questions cruciales sur la manière dont les pays jonglent entre souveraineté et opportunités de coopération internationale.

Par Mbongompasi Madiatanfumu Patrice